Atlas Cerambycidae BFC

En 1997, l’OPIE Franche-Comté publiait son tout premier atlas commenté, couvrant la grande famille des Cerambycidae.
Depuis cette époque, la connaissance des longicornes a bien évolué et il nous a semblé opportun de lancer en 2017 un projet de mise à jour de l'atlas des Cerambycidae de Franche-Comté.

En parallèle, les régions administratives françaises ont connu un important remaniment aboutissant à la fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté.
Des liens existaient déjà entre les entomologistes franc-comtois et bourguigons qui ont notamment aboutis à la publication de l’atlas des rhopalocères en 2014 et de l’atlas des odonates en 2022 à l’échelle de la grande région.
 
C’est pour ces raisons qu’en 2023, il a été décidé d’étendre ce projet d’atlas à l’ensemble de la région Bourgogne Franche-Comté, en associant les différents partenaires que sont l’OPIE Franche-Comté, le Conservatoire botanique national de Franche-Comté - Observatoire régional des Invertébrés (CBNFC-ORI) et la Société d’histoire naturelle d’Autun - Observatoire de la faune de Bourgogne (SHNA-OFAB).

Les Cerambycidae de Bourgogne Franche-Comté

 
Les Cerambycidae sont des coléoptères plus connus sous le nom de longicornes ou de capricornes, dont la plupart se caractérisent par de longues antennes.
Seules quelques espèces sont connues du grand public, telles que le capricorne des maisons (Hylotrupes bajulus) redouté pour ses attaques sur les bois de charpente résineux, ou la Rosalie des Alpes (Rosalia alpina) reconnaissable entre tous avec ses couleurs bleues et protégée en France. Mais il existe 250 espèces de longicornes en France métropolitaine, dont environ 150 sont connues en Bourgogne Franche-Comté.

Les Cerambycidae se présentent sous une grande diversité de tailles, de formes et de couleurs.
Tous sont phytophages et se développent donc au dépend de végétaux.
Une grande majorité d’espèces sont saproxyliques, c’est-à-dire que leurs larves se développent dans le bois vivant ou mort. Chaque espèce ayant des exigences plus ou moins précises vis-à-vis des essences colonisées, des parties attaquées (tronc, branches, branchettes, racines), du stade de dégradation du bois, de l’humidité, etc.
D’autres, moins nombreuses, se développent dans des végétaux herbacés dont elles forent les tiges, le collet ou les racines.

Les Cerambycidae sont ainsi assez étroitement liés aux ligneux, mais ils fréquentent un large pannel d’habitats qui renferment des espèces plus ou moins spécifiques : forêts feuillues de plaine, forêts de piémont, forêts résineuses de montagne, forêts thermophiles ou humides, pelouse sèches, marais, etc.
La recherche des longicornes est une activité entomologique complète tant le comportement et l’écologie des différentes espèces sont variés, on peut citer parmis les principales techniques à mettre en oeuvre pour l'étude de cette famille :
  • Le battage des ligneux, en particulier arbres en fleur (nombreuses espèces florcioles), mais aussi branches mortes ou sujets dépérissants ;
  • Le fauchage de la strate herbacée en ciblant les plantes hôtes spécifiques des espèces se développant sur végétaux herbacés ;
  • La chasse a vue sur les fleurs, en particulier les ombelles, composées et arbustes à fleur qui attirent divers floricoles ;
  • La chasse à vue sur les troncs, grumes coupées et tas de bois qui attirent nombres d’espèces venant y pondre ;
  • La mise en caisse d’élevage de bois mort ou dépérissant ;
  • Le piégeage par pièges interception, pièges à vin ou coupelles colorées ;
  • Le piégeage lumineux pour certaines espèces crépucsculaires ou nocturnes attirées par les lumières.
En dehors des espèces communes souvent floricoles, de très nombre d’espèces de longicornes sont de rencontre aléatoire, fortuite ou rare. Une combinaison des techniques précédentes et une bonne connaissance de leur écologie sont souvent nécessaires pour détecter ces espèces particulières.

État des lieux de la connaissance régionale

 
En Franche-Comté, Deronde dans son catalogue des coléoptères de la région ne signalait sque 88 espèces en 1944. Cinquiante trois ans plus tard, en 1997, Jean-Yves Robert en recensait 140 espèces.
Un travail de synthèses réalisé en 2017 à partir des données disponibles dans les bases de données, des connaissances des entomologistes comtois et des publications existantes, a permis de dresser une liste de 148 espèces de longiconres en Franche-Comté (voir pdf téléchargeable ci-dessous), plus deux espèces signalées de données anciennes et dont la présence réelle est douteuse..
La liste des espèces régionales s'est étoffée, soit du fait de découvertes nouvelles pour la région, soit par la suite de révisions taxonomiques aboutissant à la division de certaines espèces (Tetrops praeustus et T. satrkii, Leiopus nebulosus et L. linnei, Agapanthia violacea et A. intermedia, etc.).

Cette connaissance correspondait en 2017 à 6 841 données d'observation stockées dans la base Taxa, dont l'intégralité des données du précédent atlas.
La carte ci-dessous figure la répartition des données dans la région. On constate que celle-ci est assez hétérogène, avec des secteurs bien connus tels que la région bisontine, la forêt de Chaux ou le massif du Risoux, et des secteurs quasi vierges tels que la Bresse jurassienne, une grande partie de la Haute-Saône ou les plateaux du Doubs.



De même la carte de répartition de Rutpela maculata, ci-dessus, montre le niveau des connaissances pour une espèce très commune et facile à observer, potentiellement présente dans toutes les communes de Franche-Comté.

En Bourgogne, il existe deux catalogues départementaux : celui de la Côte-d’Or par Hervé Bouchy en 2005 et celui de la Saône-et-Loire par Roger Vincent en 2007. D’autres publications ont également enrichi la connaissance régionale, notamment une contribution pour la Nièvre de Charles Paillet.
En 2018, la SHNA-OFAB a animé une enquête autour des coccinelles et des longicornes en invitant les observateurs à s’initier au battage, et en 2021 elle invitait ses bénévoles à prospecter les Vipérines (Echium vulgare) à la recherche, entre autre, d’Opsilia coerulescens.
Une carte des mailles et de leur niveau de connaissance en Bourgogne est disponible sur le site de la SHNA.

Comment participer et faire avancer la connaissance des longicornes en Bourgogne Franche-Comté ?


Vous êtes un coléoptériste intéressé par ce groupe :
- contactez-nous et participez au groupe de travail
- faites-nous remonter vos observations qui « dorment » dans votre collection entomologique, vos carnets ou votre base de données personnelle ;

Vous êtes un curieux de nature, observateur, photographe :
De nombreux longicornes peuvent être identifiés à vue ou sur photographies. Beaucoup d'espèces sont visibles car elles fréquentent les fleurs, les tas de bois de chauffage ou les grumes sur les bords des chemins forestiers.

Un petit « guide photographique » des espèces franc-comtoises, utilisable également pour la Bourgogne, a été réalisé afin de vous aider à les identifier de manière simple et visuelle. Il est téléchargeable en pdf au lien suivant : Liste des Cerambycidae de Franche-Comté et aide à l'identification

En cas de doute ou pour confirmation, vous pouvez soumettre vos photogaphies sur la liste de discussion de l'OPIE.

Des sorties de terrain ou formations pourront également être proposées par l'OPIE afin d'approfondir l'identification des espèces, découvrir les différentes techniques d'observation et de collecte des longicornes, etc.

Pour transmettre vos données :
Tous les canaux de transmission sont possibles :
- saisie à partir de carnets papier ou d'exemplaires de collections ;
- envoi par mail (à l'adresse de l'OPIE) de tableaux excel ;
- Pour les données franc-comtoises, saisie en ligne sur le site du CBNFC-ORI ou mise à disposition de la structure de la base Taxa sur PC ;
- Pour les données bourguignones, saisie en ligne sur E-Observations de la Bourgogne Base Fauna ; 
- saisie en ligne sur le site Faune BFC administré par le LPO Bourgognes Franche-Comté (avec possibilité de joindre de photographies), ces données seront retransmises à l'OPIE.

Pour rappel, une donnée correspond à minima à une espèce, une date et un lieu (à minima la commune, de préférence avec un lieu-dit et dans l'idéal des coordonnées x/y).
N'hésitez pas à consigner les conditions d'observations, le type de milieu, la plante hôte ou support (par exemple pour les espèces floricoles), un comportement de reproduction, etc.

Ces données seront intégrées respectivement pour la Franche-Comté et la Bourgogne aux bases de données 
- TAXA, en copropriété de l'OPIE Franche-Comté et du Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional des invertébrés (CBNFC-ORI). 
- Bourgogne Base Fauna , gérée par la SHNA-OFAB